Relation étrange

Extrait - Une soirée romantique


La jeune fille allait frapper à la porte, mais cette dernière se retira avant qu’elle ne s’exécute et Antony apparut, un immense sourire aux lèvres et des clés de voiture dans la main.

-          Je t’emmène ?

Automatiquement, Vivianne sourit.

-          Oui, mais où ?

Plus qu’heureux, le jeune homme ferma la porte derrière lui et posa son bras sur les épaules de Vivianne pour l’emmener jusqu’à la voiture.

-          Au paradis, lui murmura-t-il à l’oreille, agrandissant ainsi le sourire de son amante.

Ils montèrent dans la voiture et Antony la conduisit jusqu’à la plage, qu’il dépassa pour se garer quelques kilomètres plus loin, tout près de la mer. Vivianne était intriguée par tant de mystère, mais elle se prêtait au jeu avec plaisir, sachant que le garçon allait certainement lui faire une surprise magnifique. Ils descendirent donc de voiture et, toujours un bras sur les épaules de sa belle, Antony l’emmenait tranquillement là où il le désirait sans qu’elle ne se méfie de rien. Il lui parlait de tout et de rien et elle participait gaiement à la conversation. C’est à ce moment-là qu’il remarqua qu’ils avaient toujours quelque chose à se dire. Pas seulement lui, mais elle aussi, ce qui était rare et cela le rendit encore plus heureux, si cela était seulement possible.

Ils marchèrent donc ainsi un petit moment, qu’ils apprécièrent tous deux et finalement, Antony la stoppa.

-          Ferme les yeux et laisse-toi faire, s’il te plaît, demanda-t-il doucement.

Elle sourit, mais s’exécuta sans rien dire, confiante. Il prit donc les mains de la jeune femme dans les siennes et l’emmena lentement à l’endroit qu’il avait toujours gardé secret, faisant attention à bien la guider. Au bout de quelques minutes seulement, il s’arrêta, Vivianne sur ses talons, toujours souriante. Il lâcha alors les douces mains pour s’écarter de quelques pas et ouvrir ses bras en grand.

-          Tu peux ouvrir les yeux, maintenant ! déclara-t-il avec enthousiasme.

Relation etrange - extrait - une soiree romantique (Laeti) 
Elle ne se le fit pas prier deux fois… et elle resta pantoise devant le spectacle qui se présentait devant elle. Déjà, la jeune femme  était aux anges. Ils se trouvaient sur la plage, dans un endroit   isolé, caché par des rochers, avec le sable fin et blanc, des coquillages parsemés ça et là, la mer bleue calme et paisible, le soleil assez bas et resplendissant, le ciel orangé, le vent salé sur son visage… et Antony devant elle, heureux. Jamais elle n’aurait cru ressentir un tel  bien être avec lui, et pourtant elle était là, souriante et sereine avec son amant… juste bien. 
  
Le jeune homme s’approcha d’elle après l’avoir laissée admirer cet endroit féérique et posa ses mains sur les hanches de Vivianne. Cet endroit qu’il connaissait depuis son enfance prenait des airs encore plus harmonieux avec elle. Il la trouvait tout simplement magnifique. Parfaite. Le teint assez halé, des cheveux bruns emmêlés par le vent et éclairci par le soleil et l’air salin, un petit nez adorable, des yeux en amandes, des pupilles irisées, un sourire éblouissant, des épaules harmonieuses, une poitrine agréable, un ventre plat, des hanches prononcées, des jambes fines… De plus, elle avait un maillot de bain à deux pièces qui mettait ses courbes en valeur, un paréo bleu qu’elle avait élégamment attaché à sa taille et elle avait mis une légère chemise en jean, avec un seul bouton accroché… Une déesse vivante !

-          Alors ? murmura-t-il. Ça te plaît ?

-          J’ai jamais été aussi bien de ma vie, lui répondit-elle sur le même ton.

Cette simple phrase le remplissant de joie, il ne put s’empêcher de l’embrasser tendrement et elle lui rendit son baiser naturellement. Elle voyait bien ce qu’il faisait pour elle… il voulait que tout soit le plus romantique possible… Elle qui n’avait jamais rien vécu de vraiment romantique, il voulait réaliser son rêve inconscient. Elle lui en était infiniment reconnaissante… et bien plus encore ! Ce fut Antony qui cessa le premier de l’embrasser, bien que c’était à contre cœur, mais le spectacle n’était pas fini ! Il lui demanda de l’attendre et alla chercher un panier, planqué entre deux rochers. Il la fit alors s’asseoir et lui montra ce qu’il avait prévu. Devant la jeune fille épatée, il sortit des serviettes, du pain, de la confiture, un gâteau, une bouteille de champagne avec deux flûtes et une lampe à huile. Vivianne n’en revenait pas ! Il avait tout prévu…

-          J’espère que tu tiens bien le champagne, parce que je compte pas te saouler ce soir !

Elle sourit, mais ne répondit pas.  Pour la première fois de sa vie, elle sentait que quelque chose se passait en elle. Dans sa tête, dans son corps, dans sa façon d’être… Tout son être lui criait que quelque chose était en train de se passer, mais elle ne savait pas ce que c’était… ou peut-être ne voulait-elle pas savoir. Finalement, elle laissait de côté ses doutes et tenta de faire honneur à son hôte, qui la regardait avec des étoiles dans les yeux. Ils se mirent donc à manger du gâteau que le jeune homme avait cuisiné le matin-même tout en parlant.

-          Ma surprise te fait plaisir ?

-          Plus que tu ne peux le croire, sourit-elle, presque gênée.

-          Comme tu m’avais dit que les trucs romantiques, t’avais jamais vécu ça, je me suis dit que t’aimerais peut-être voir ce que ça fait.

Il souriait comme un enfant à qui on avait promis une énorme glace. Il avait toujours rêvé de vivre ça et le fait que ce soit avec Vivianne qu’il passe cette soirée le faisait plus heureux que jamais. Et elle le lui rendait bien.

-          C’est pas que j’en ai jamais vécu, mais… c’était surtout du vite fait, quoi. Et puis, je n’ai jamais essayé d’en profiter non plus. Mais ce que tu m’offres ce soir c’est… j’ai l’impression d’être dans un rêve, quoi, c’est… merveilleux. Ça fait longtemps que tu connais cet endroit ?

-          Depuis tout petit.

Il regarda dans le vide une seconde, puis, comme d’habitude, il se confia.

-          Un jour, mes parents ont eu une très grosse dispute. Comme ils ne s’occupaient pas de moi, je suis sorti du camping où on était et je me suis promené. J’étais tout jeune, mais je comprenais déjà que mes parents allaient divorcer. Et c’est en y pensant que j’ai trouvé cet endroit ! Je m’y suis installé et je suis rentré une fois que la nuit m’a rappelé que je n’étais qu’en short, rit-il. En rentrant, mes parents m’ont sauté dessus, rassurés. Ils ne se sont plus disputés des vacances. J’avais l’impression que cet endroit avait réglé tous mes problèmes ! Mais mes parents ont fini par divorcer quelques mois après la rentrée. Je reviens souvent ici, quand je me sens pas bien… ça m’apaise.

Vivianne le regardait sans broncher, écoutant seulement ce qu’il avait à dire. Antony avait toujours eu une vie difficile et elle savait à quel point sa famille se déchirait depuis des années… Elle avait toujours été là pour l’écouter et le réconforter… le comprendre.

-          Tu es la seule qui connaisse cet endroit avec moi, lui sourit-il. Il n’y a qu’avec toi que j’ai toujours voulu partager un de ces moments apaisants… Et je me suis dit que ce soir, c’était l’occasion.

-          Merci.

Elle était émue, heureuse, triste, nostalgique, amusée, attendrie… Mais elle n’arrivait pas à exprimer tout ça, alors elle se contenta de ce simple remerciement. Qu’il comprit lui aussi.

Ils parlèrent d’absolument tout et de définitivement rien, riant, mangeant, buvant, parfois même laissant le silence les accompagner dans ce délicieux moment. Ils s’amusèrent même, se courant l’un après l’autre, se chamaillant, se bagarrant… Ils vivaient le moment présent sans penser aux soucis qu’ils avaient chacun, au-delà des rochers. La nuit tomba peu à peu et Antony alluma la lampe après qu’ils se soient une fois de plus battus dans le sable. Il leur servit du champagne, finissant la bouteille et ils burent en reprenant leur souffle. Puis, au bout de longues minutes de silence, il l’embrassa. Elle se laissa d’abord faire, puis elle répondit aux attentes du jeune homme sans avoir à se forcer. Instinctivement, ils se couchèrent dans le sable, Antony surplombant Vivianne de tout son corps. Il allait lui enlever sa veste en jean quand il eut un déclic.

-          Attends, j’ai quelque chose pour toi !

-          Encore ? rit-elle.

-          Ce sera une touche de plus, pour le romantisme, dit-il en lui faisant un clin d’œil.

Elle sourit et attendit qu’il sorte quelque chose du panier. Ce qu’elle vit la laissa bouche-bée. Fier de lui, le jeune homme revint vers elle avec une rose blanche magnifique dans la main. Antony s’agenouilla à côté d’elle et attendit qu’elle se redresse pour lui dire ce qu’il avait préparé.

-          Quand j’ai vu cette rose, j’ai pensé à toi. Elle représente toute la pureté de ta beauté.

Vivianne ne savait pas quoi dire. Tout était si beau, si parfait, si… chimérique ? Pourquoi est-ce qu’elle ne croyait pas à tant de romance ? Voyant qu’elle ne réagissait pas, Antony décida de plaisanter.

-          Je te rassure, c’est un pote à moi qui m’a trouvé la phrase, rit-il. Sinon je t’aurais sorti un truc pourri.

Elle rit aux éclats. Il avait eu exactement le mot juste, la touche d’humour qui lui manquait pour qu’elle réalise que la situation était bien réelle. Ce n’était pas un défaut, mais simplement le détail qui empêche la perfection impossible et qui diffère le rêve de la vraie vie.

Voyant qu’elle n’était plus figée, il sourit un peu plus et se pencha vers son visage. Il tenta de mettre la rose dans les cheveux emmêlés de Vivianne, mais ce fut peine perdu et il se mit à rougir au fur et à mesure qu’il se rendait compte qu’il n’y arriverait pas. Cela finit de rassurer l’adolescente, qui ne le laissa pas dans son problème et prit la rose pour l’installer elle-même dans ses cheveux. Une fois chose faite, elle lui lança un clin d’œil qui le fit rire aux éclats et ils se moquèrent tout deux de leur maladresse respective. Puis ils reprirent ce qu’ils avaient commencé et retrouvèrent leur position couchée. Antony faisait attention à rester doux et prévenant, sans la presser. Il voulait que cette soirée soit la plus belle de toutes leurs vies et il ne comptait faire aucun faux pas !

Il attendit donc que Vivianne soit totalement détendue pour ôter sa main droite du visage de la jeune femme pour la descendre lentement vers ce corps qu’il aimait tant. Il passa sa main sous la veste et entama comme une danse cérémonieuse, qu’ils apprécièrent l’un autant que l’autre. Vivianne ne put s’empêcher de frissonner quand elle sentit les caresses d’Antony sur son corps, mais elle se détendit très vite. Elle était bien avec le jeune homme, plus qu’elle ne l’avait jamais été jusqu’à présent et, loin de la gênée, ces gestes l’enivrant comme un parfum irrésistible. Et quand elle fut en totale confiance, Vivianne se mit elle aussi à toucher le corps qu’il lui offrait. Lorsqu’il s’en rendit compte, Antony quitta les lèvres de son amante pour aller trouver la douce peau de son cou, ses épaules, ses bras, sa poitrine… Il lui ôta sa veste, puis son paréo et elle lui enleva dans le même temps la chemise qu’il avait déboutonnée pendant leurs batailles amicales. C’est là qu’Antony s’arrêta pour la regarder. Elle était magnifique et il remercia une énième fois le ciel d’avoir la chance d’être avec elle.

-          J’ai oublié quelque chose, dit-il soudainement avec un ton grave.

Le sourire de Vivianne s’effaça de suite.

-          Qu’est-ce que tu as oublié ?

-          Le poste radio. Pour la musique romantique.

Elle rit et lui donna une tape amicale alors qu’il sourit et l’embrassa. De son côté, Vivianne se demandait si elle méritait autant d’attention alors qu’elle n’avait jamais rien fait de respectable dans sa vie. Cette pensée la bloqua quelques secondes alors qu’Antony avait repris les préliminaires, puis elle se laissa emporter par son envie d’être avec lui. La culpabilité viendrait plus tard…

Au bout de longues minutes, les deux jeunes décidèrent instinctivement au même moment qu’il était temps de déshabiller l’autre. Ils ôtèrent donc leurs derniers vêtements et ils passèrent d’agréables moments sur la plage, alors que la nuit les entourait de ses bras protecteurs.

De longues heures passèrent, la nuit se rafraîchit et sur la plage, entre une crique de rochers, deux jeunes adolescents dormaient sur le sable blanc, le visage serein…

Relation etrange - extrait - une soiree romantique (Laeti) 02

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