Christian Jacq - Episode 1
Sphinx Urgence Absolue
Pocket 2017
2016 434 pages.
463 pages.
XO Editions
Illustrations : Nil Thyrion
Bruce Reuchlin est un grand reporter de News Magazine, l’un des journaux les
plus connus et il est sur une piste vers l’ultime vérité. Qui dirige réellement
le monde ? Dans quel but, vers quelle direction ? Le journaliste que
tout le monde craint saura-t-il découvrir le secret de la vie ? Pourra-t-il
sauver l’humanité de la Machine ?
- Mon avis :
/!\ SPOILERS /!\
J’avais eu beaucoup de bons retours sur Christian
Jacq autour de moi, je m’attendais donc à quelque chose de vraiment sympa. C’est
peut-être ça qui a fait que je suis à ce point déçue aujourd’hui. Sphinx et Urgence Absolue sont deux tomes qui ne m’ont vraiment pas emballée
et je n’avais pas vraiment envie de me remettre à ma lecture à chaque fois que
j’en avais l’occasion. C’est dommage.
Evoluant dans notre univers actuel, je n’ai pas
grand-chose à dire par rapport à ça. Mise à part que dans l’univers de
Christian Jacq (censé être le nôtre, à quelques exceptions littéraires près que
je comprends tout à fait), la communauté internationale est nulle (je peux
concevoir son point de vue pour le coup) et le mal est partout, mais alors…
vraiment partout ! Par ailleurs, la façon qu’il a de décrire les
différentes cultures et les divers pays dans lesquels se plongent ses
personnages… Well, disons que ça ne
sonne pas comme s’il appréciait la diversité dans ce monde, ça ne donne pas
vraiment envie de s’intéresser à tout ce qu’il connaît. C’est bien dommage, car
il apporte beaucoup de détails et il entraîne ses personnages dans beaucoup de
paysages différents, pourtant il n’en relate pas les couleurs attrayantes. Et c’est
l’un des vrais défauts de ce livre, à mon avis. C’est qu’il ne me donne pas
envie. Dans aucun domaine. So, l’univers, bof sans plus en fait, et ne
correspond pas du tout à ma vision du monde, donc on ne part pas avec de bonnes
bases.
Tout étant lié, je peux affirmer qu’en fait, pas
grand-chose ne m’a plu dans ces romans. Je n’ai pas trouvé l’intrigue
originale. Mais alors pas du tout, je me suis même plutôt ennuyée en fait. Le
premier tome pouvait encore être intéressant, car le cadre s’installe petit à
petit, on apprend à découvrir qui sont les Supérieurs inconnus, ça occupe on va
dire (et encore, le journaliste qui a carte blanche car son patron est
milliardaire… bon, aucune contrainte matérielle, soit, mais quand même…). Mais
bon… une fois que c’est fait, je ne trouve pas qu’il y ait un suspens
extraordinaire, je m’attendais à tout ce qui s’est passé. Une fois qu’on a
compris le schéma, celui-ci se répète indéfiniment : les personnages découvrent
une piste, vont demander de l’aide à quelqu’un, qui leur donne un indice qui se
trouve être un piège, ils sont en danger, s’en sortent, trouvent une nouvelle
piste, demande à quelqu’un, qui leur donne un indice, mais c’est un piège etc.
etc. etc. Bon, au bout d’un moment, j’ai trouvé ça ennuyeux en fait. Les
personnages ne peuvent pas se rendre compte que leur façon de faire ne
fonctionne pas ?!! Pas de retournement de situation, je connaissais la fin
avant de la lire… Voilà. Par ailleurs, je n’ai pas vraiment apprécié l’intrigue
pour les « messages » qu’elle évoque. La technologie est mauvaise
(caricaturalement, c’est ça), l’humanité a perdu son lien avec les esprits, la
Machine a gagné… Je peux aimer les discours fatalistes, mais là, je ne sais
pas, ce n’est pas passé. Peut-être parce que j’ai trouvé ça très… expéditif. J’ai
l’impression d’avoir ressenti beaucoup de critiques politiques dans ce roman
(et ce n’est pas ça, en soi, qui me dérange), mais en même temps… Bah le cliché
politique est présent à chaque page, en fait. Par ailleurs, le discours sur « l’islam
est en train de convertir/gouverner le monde »… bon… Non.
En ce qui concerne les personnages… Bon, eh bien
je trouve que dans la caricature, on ne fait pas mieux. Entre un journaliste
bourrin, un milliardaire « beau gosse qui a la classe » et des femmes
cambodgiennes qui sont des « sorcières » (je cite l’auteur) et qui
sont censées être forte, mais leur force c’est de suivre leur mari, s’occuper
des gosses, faire l’amour et être sexy comme des déesses… Ca vent du rêve, pas
vrai ? Les personnages principaux ne m’ont pas plu, je ne les ai pas
trouvés très travaillés et je les ai trouvés très clichés. De plus, les autres
personnages ne sont pas en restes : les méchants sont les djihadistes
(encore et encore et toujours dans les deux romans), les russes, les chinois et
les américains. Côté féminisme, on repassera : pas un seul personnage féminin ou
masculin, est moins caricatural qu’un autre (faiblesse et soumission contre
testostérone x1000… right…). Les
rares fois où les personnages féminins pourraient être intéressants, ils sont
rabaissés, ou encore ça sort de nulle part (d’un coût, Apsara, l’un des
personnages principaux, est experte en arts martiaux alors que dans le tome
précédent, elle était fragile et incapable de se défendre). Pas d’évolution
dans les personnages non plus… Bon, peut-être que je suis trop dure, cela dit,
je veux bien l’admettre.
Enfin, le style d’écriture. Je suis trèèèèèèèèès
mitigée. La plume de l’auteur m’a plu, au début. Plutôt cash, sans langue de
bois, pas de fioriture, assez simple et fluide… Ca aurait pu me plaire, mais je
pense que tout ce que je viens d’expliquer m’a amenée à ne plus apprécier l’écriture.
J’ai fini par trouver ça exagéré, en réalité. Je peux aimer ce genre de style,
mais l’ouvrage entier faisant partie d’une caricature, cela a fini par me
déplaire. Pas de subtilité dans le vocabulaire, des raccourcis qui perdent le
lecteur (peut-être que je n’ai pas compris CE niveau de subtilité cela dit…),
des dialogues qui ne sont pas intéressants, plutôt plats, même, voire qui n’ont
aucun sens… En revanche, si je peux trouver un vrai point positif dans cet
ouvrage, c’est l’aller-retour entre tous les personnages. J’ai beaucoup aimé l’entremêlement
des différentes situations, notamment lorsque l’auteur mettait en scène Dieter
Cloud, la tête pensante de la Machine et donc l’ennemi des personnages
principaux. Cette particularité est plutôt intéressante.
Pour résumé, j’ai envie de dire que je ne suis
ABSOLUMENT PAS le public de Christian Jacq. Avec un tel niveau de travail dans
la recherche de l’écriture, dans la culture, dans la diversité, je peux
comprendre que ces romans soient appréciés, en réalité. Seulement, l’intrigue,
les messages, l’univers, les personnages… rien ne correspond à mes critères, ni
à ma vision des choses et en réalité, je pense que c’est le principal problème.
Tout s’est accumulé, et par conséquent, je n’apprécie pas ma lecture.
Peut-être que les autres œuvres de Christian Jacq
me correspondront plus, j’essaierai sûrement d’en lire une autre. Dans tous les
cas, libre à chacun de se faire son propre avis en lisant !
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